MANGER + BIO

Acheter ses produits localement, c’est très bien mais ça ne garantit pas forcément des conditions de production respectueuses de l’environnement ni une agriculture durable. Pour obtenir cette garantie, il faut se tourner vers le label « bio » (agriculture biologique).
Mais au fait, qu’est-ce que ça signifie exactement le « bio » ?

C’est quoi le bio ?


L’agriculture biologique (ou le bio) est un mode de production agricole respectueux de l’environnement et du bien-être animal et qui protège le climat, la biodiversité et la santé humaine. L’utilisation de produits chimiques de synthèse est interdite ainsi que les OGM. Les agriculteurs bio doivent utiliser des méthodes écologiques (lutte biologique, compostage, rotation des cultures, etc.) et cultiver dans un sol vivant (les cultures hors sol sont interdites). Des conditions d’élevage sont également imposées aux agriculteurs bio afin de garantir le bien-être des animaux (parcours extérieurs, espace suffisant dans les bâtiments agricoles, etc.).

La conversion au bio dure entre 2 et 3 ans. C’est une période pendant laquelle l’agriculteur adopte déjà toutes les pratiques de l’agriculture biologique. Enfin, les producteurs bio doivent notifier leur activité à l’Agence Bio et passer un contrat avec un organisme certificateur indépendant et agréé par l’INAO qui contrôlera leur activité au moins une fois par an. Ce contrôle garantit le respect du cahier des charges bio de la production. Les cahiers des charges sont définis au niveau européen. Si le paysan ne respecte pas les règles du cahier des charges alors il ne peut pas utiliser le logo de l’agriculture biologique.
Le label bio, c’est donc une vraie garantie pour le consommateur !
Bien sûr, si vous le pouvez, manger bio ET local, c’est l’idéal !

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de l’Agence Bio



Vous avez dit « raisonné » ?

On parle aussi beaucoup de l’agriculture raisonnée, notamment en comparaison au bio. Attention, l’agriculture raisonnée n’est pas un signe officiel de qualité comme l’est le bio : elle s’appuie sur un décret de 2002 fixant certains critères. Souvent, des producteurs se réclament de ce mode d’agriculture sans respecter aucun cahier des charges et sans être contrôlés. Le réseau français de l’agriculture raisonnée est également très controversé car proche des lobbies de l’agro-industrie.

Zoom sur la bio dans le Gard

Le Gard est un département engagé dans le développement de l'agriculture biologique depuis de nombreuses années. En 2023, on compte 1600 fermes labellisées agriculture biologique soit 30% des exploitations du département ! Ces fermes biologiques représentent 48 000 ha, soit également près de 30% des surfaces agricoles gardoises.
Tous les chiffres de la bio dans le Gard à découvrir sur le site de l'Agence Bio.


5 raisons pour manger bio


#1 Pour ma santé

Le bio c’est meilleur pour ma santé ? Oui, des études scientifiques de grande ampleur commencent à le démontrer. Par exemple, l’étude BioNutriNet (2019) indique : « la consommation régulière d'aliments biologiques est associée à un risque réduit d'obésité, de diabète de type 2, de cancer du sein post-ménopause et de lymphome non-hodgkinien». Il reste encore à identifier les éléments du bio qui permettent de réduire ces risques (moindre exposition aux résidus de pesticides ou la présence de plus de micronutriments dans les produits bios (polyphénols, vitamines C, acides gras, etc.)). A noter que ces résultats sont corrélés au fait que les consommateurs réguliers de produits bio ont, la plupart du temps, un mode de vie plus sain (plus de sport, des régimes alimentaires plus riches en végétaux et moins riches en protéines animales, gras et sucre.).
L’agence nationale Santé Publique France publie régulièrement des recommandations sur l’alimentation et l’activité physique. Elle conseille officiellement aux français d’aller vers une plus grande consommation de produits bio !

#2 Pour notre planète

Le bio est avant tout une démarche environnementale qui vise à mieux respecter la nature et la planète. En tant que consommateur, nos choix et nos achats alimentaires ont un impact direct sur l’environnement et donc sur les générations futures.
En consommant des produits bio vous :
  • contribuez à préserver la biodiversité. L’absence d’utilisation de pesticides de synthèse favorise la présence de nombreuses espèces dans les fermes et leurs sols. Les espaces naturels maintenus à la ferme (haies, bandes enherbées, etc.) et la diversité des cultures sur l’exploitation favorisent la biodiversité comme par exemple la présence des pollinisateurs.
  • limitez l’impact de votre alimentation sur le climat. L’agriculture contribue fortement aux émissions de gaz à effets de serre, notamment à cause des produits chimiques utilisés qui nécessitent beaucoup d’énergies et de pétrole. Les fermes bio séquestrent aussi plus de carbone grâce à leurs pratiques (moindre travail du sol, prairies permanentes, rotations variées, etc.)
  • contribuez à une meilleure qualité de l’eau et de l’air. En effet, une partie des pesticides chimiques utilisés en agriculture se retrouvent dans les nappes phréatiques et les cours d’eau. Les coûts pour le contribuable qui participent à la dépollution de l’eau ne sont pas négligeables. Le bio permet de réduire ces pollutions.
  • contribuez à une meilleure fertilité des sols. En bio, les sols sont plus riches en matière organique et accueillent davantage d’animaux, parfois microscopiques. La richesse en matière organique améliore la stabilité du sol, sa porosité et sa capacité de rétention d’eau. Les sols sont ainsi plus résistants aux sécheresses.



#3 Pour la santé de nos paysans

Les agriculteurs conventionnels sont les premiers concernés par l’exposition aux produits phytosanitaires mais aussi les premiers touchés par leurs effets sur la santé. Depuis plusieurs années maintenant, le lien entre exposition aux pesticides et certaines maladies est officiellement reconnu. En effet, la maladie de Parkinson, le cancer de la prostate et le lymphome malin non hodgkinien sont sur la liste des maladies professionnelles agricoles et caractérisés comme « provoqués par l’exposition aux pesticides ». Encourager le développement de l’agriculture bio, c’est aussi penser à la santé de ceux qui nous nourrissent !

#4 Pour le bien-être animal

Le cahier des charges de l’agriculture biologique permet de prendre en compte le bien-être animal et d’offrir aux animaux d’élevage de meilleures conditions de vie : aucun élevage hors-sol en bio, c’est-à-dire que tous les animaux ont accès à un extérieur et donc à la lumière naturelle ! C’est aussi 100% de l’alimentation des animaux qui doit être labélisée bio. Enfin, les élevages bio ont une utilisation très encadrée des produits vétérinaires (par exemple les antibiotiques) notamment en limitant très fortement les traitements préventifs au profit du curatif.



#5 Pour soutenir l'emploi local

Pour produire en bio, et donc sans pesticides de synthèse, il faut plus de main d’œuvre pour remplacer la chimie. Ainsi en consommant bio, vous avez un impact sur l’économie locale en contribuant à la création ou au maintien d’emplois non délocalisables. En 2021 (source RGA), les fermes bio représentent seulement 13 % des exploitations françaises (et 10% des surfaces agricoles) mais déjà 19 % de l’emploi agricole (soit environ 200 000 emplois).
Le Ministère de l’agriculture le confirme : une ferme bio crée plus d’emplois qu’une ferme conventionnelle.

Le bio c'est trop cher ?


Non, le bio n’est pas trop cher mais il est – le plus souvent (mais pas toujours, lisez la suite !) – plus cher que le conventionnel. Et il y a de bonnes raisons à cela :

1- Moins de chimie = plus de main d’œuvre = plus de charges pour le producteur
2- Des matières premières et agrofournitures plus chères car elles-mêmes devant être labellisées bio
3- Une certification et des contrôles payants, à la charge du producteur
4- Des rendements parfois moins importants

Mais gardons en tête que nous sommes habitués aux prix trop bas de notre alimentation ce qui pénalise les agriculteurs qui ont souvent du mal à vivre de leur travail. L’agriculture biologique promeut un modèle et une éthique qui permettent aux producteurs de gagner plus justement leur vie. L’agriculture biologique, en limitant son impact environnemental, évite de nombreux coûts cachés qui sont actuellement payés par le contribuable – c’est-à-dire vous (coût de dépollution des eaux, frais de santé liés aux pathologies causées par les produits phytosanitaires, etc.).
Attention, le bio est parfois dévoyé de son éthique par le système conventionnel de distribution (prix bas payés aux paysans et marges très importantes pour les magasins). Dans la mesure du possible, essayez de privilégier l’achat des produits bio en direct des producteurs pour conserver l’éthique du bio : des prix plus justes pour vous et le paysan !

En 2024, des relevés de prix réalisés sur le secteur de Sommières nous ont permis de constater que les produits bio n’étaient pas toujours plus chers !

Quelques exemples :